Des expériences sur les primates considérées comme non éthiques en Allemagne
Un professeur allemand s’est vu refuser sa demande de licence d’expérimentation sur des primates par l’autorité chargée de délivrer les licences en raison du caractère non éthique de ses recherches.
Des militants pour les droits des animaux de l’État de Brême font campagne depuis plusieurs années contre les expériences sur les macaques réalisées par Andreas Kreiter, un spécialiste des neurosciences de l’Université de Brême. Andreas Kreiter a réagi en condamnant cette décision et a déclaré qu’il s’agissait d’une ingérence à caractère politique incompatible avec ses droits à mener librement des recherches.
Cette décision, conforme à la législation allemande sur le bien-être des animaux, fait suite à de vives critiques sur ses recherches émises par les milieux scientifiques et politiques allemands et par les médias de ce pays. Le parlement de Brême a demandé le mois dernier à la ville-état de ne pas autoriser la reconduction des expériences d’Andreas Kreiter à compter de fin 2008, date à laquelle sa licence devait être renouvelée.
Dans le même registre, l’autorité allemande habilitée à délivrer les licences d’expérimentation sur des animaux a également rejeté des propositions d’expériences sur des primates qui devaient être menées à l’Université Humboldt de Berlin par Alexander Thiele. Alexander Thiele est un scientifique qui fait des recherches sur le cerveau à l’Université de Newcastle au Royaume-Uni et qui s’était vu proposer une chaire de professeur à l’Université Humboldt de Berlin, proposition qu’il a dû ensuite décliner lorsque le caractère des expériences qu’il aurait dû y réaliser a été rejeté par l’autorité délivrant les licences d’expérimentation.
Les types d’expériences qui ont été rejetés concernent notamment le conditionnement de primates afin qu’ils s’assoient dans une petite cage. Ce conditionnement est généralement obtenu en privant les primates de nourriture et d’eau jusqu’à ce qu’ils rentrent dans la cage. Une fois que la soif les a contraints à entrer dans cette dernière, leur tête est maintenue dans une position rigide, le sommet de leur crâne ayant été ouvert pour y insérer des électrodes dans le cerveau à des fins d’analyse. Ces primates sont soumis à des tests au cours desquels ils sont placés devant un moniteur et contraints d’identifier certains objets affichés à l’écran afin de recevoir de la nourriture en guise de récompense. Ces expériences peuvent durer jusqu’à six heures d’affilée et être répétées plus fois par semaine.
Certains spécialistes en neurosciences déclarent que ces recherches ne causent aucune souffrance aux animaux. Le professeur John Stein, un vivisecteur travaillant à l’Université d’Oxford et frère de Rik Stein, une célébrité du petit écran britannique, déclare régulièrement que les primates sur lesquels il mène des recherches ne ressentent aucun douleur dans la mesure où leur cerveau est dépourvu de récepteurs nerveux. Cependant, de telles allégations constituent de la part des vivisecteurs une pure manœuvre pour justifier leurs recherches dans la mesure où il est indéniable qu’ouvrir le crâne pour y insérer des électrodes est une procédure extrêmement douloureuse pour les primates. En outre, le fait d’immobiliser ces primates des heures durant et de les maintenir souvent à l’isolement provoquent inévitablement de la détresse. En effet, des études menées sur des volontaires humains à l’Université de Marburg ont démontré qu’après 20 minutes passées avec la tête fixe et sans aucune possibilité de la bouger, les volontaires demandaient à ce que le système utilisé pour maintenir leur tête soit retiré, l’immobilité totale leur étant insupportable.
Source : ArkangelWeb : Traduction : International Campaigns
NB : Brève diffusée à titre informatif seulement. International Campaigns milite pour l’abolition totale, immédiate et inconditionnelle de toutes les expériences sur les animaux (vivisection).