USA : l’armée se fait toujours la main sur les animaux
Et en France ?…
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05 juin 2009
Suite à la récente publication de vidéos, des questions ont été soulevées quant à l’utilisation, toujours d’actualité, d’animaux vivants par les forces armées américaines pour la formation à la chirurgie de campagne.
Ces vidéos de formation ont été obtenues par l’association Physician’s Committee for Responsable Medecine (PCRM) dans le cadre de la loi sur la liberté d’information.
PCRM affirme que ces vidéos montrant des primates et des chèvres lors d’exercices de chirurgie de campagne apportent la preuve que l’armée américaine viole sa propre réglementation en matière de bien-être des animaux.
Des représentants de l’armée ont riposté à ces allégations en avançant que ces formations étaient tout à fait légales et indispensables aux efforts fournis pour sauver la vie des soldats sur le terrain.
Dans l’une des vidéos, on peut voir un singe Vervet se faire anesthésier puis injecter une dose de Physostigmine, un alcaloïde simulant un agent nerveux et dont les effets sont, entre autres, une transpiration accélérée, des spasmes musculaires et des difficultés respiratoires.
L’armée affirme que les stagiaires observent les effets de la Physostigmine sur les animaux avant de prendre les dispositions nécessaires pour les soulager en leur administrant un antidote. Le rétablissement total de l’animal prendrait environ 90 minutes. Un porte-parole de l’armée explique que les animaux se remettent complètement de ces tests et qu’ils ne présentent aucun effet secondaire, ni comportemental ni physique à la suite de cet exercice et qu’aucun n’en est jamais mort.
Dans une autre vidéo, un formateur médical utilise un scalpel pour trancher la patte d’une chèvre anesthésiée puis l’on voit un membre du personnel médical lui appliquer faire garrot et panser sa plaie. Une autre troisième vidéo montre l’insertion d’un tube dans la poitrine d’une chèvre anesthésiée.
Jamie Campbell, ancien infirmier de l’armée, déclare que l’utilisation d’animaux pour l’entraînement à la chirurgie de campagne a été pour lui un véritable atout.
Pour CNN, Campbell affirme : « C’est quelque chose que l’on ne peut expérimenter nulle part ailleurs. A l’heure actuelle, je ne pense pas qu’il existe des simulations qui permettent de recréer un environnement de combat. Les patients bougent, les artères se rétractent. La sensation du sang, des muscles, des tissus, c’est quelque chose qu’un mannequin ou qu’une vidéo ne permet pas de recréer. »
Campbell explique pourtant qu’il est possible que l’utilisation de primates pour des expériences avec des agents nerveux tels que la Physostigmine ne soit pas indispensable. « On pourrait sans doute recourir à une alternative car les convulsions, les vomissements et tous les ces symptômes extérieurs, on les connaît déjà. » admet-il.
L’ancien infirmier déclare aussi que, malgré une nombre infini d’exercices pratiques, il est impossible de reproduire parfaitement une situation de combat. « Travailler sur un animal, bien que l’on puisse reproduire un grand nombre de blessures, ne remplacera jamais les soins prodigués à un soldat à qui l’on a parlé une demi-heure auparavant et qui vous a montré les photos de sa fille. Mais les exercices sur des chèvres a permis de former des infirmiers qui ont sauvé des vies, et sans cette formation, combien de pertes supplémentaires aurions-nous eu ? ».
PCRM soutient que l’utilisation de primates et de chèvres pour ces exercices de formation va à l’encontre de la politique militaire et que d’autres méthodes sont possibles.
Hope Ferdowsian, membre de PCRM, déclare dans un communiqué : « Les infirmiers qui soignent nos troupes sur le lieu de conflits armés devraient être formés de façon ultra moderne et au moyen d’exercices s’appuyant sur l’humain. S’entraîner sur des chèvres ou des primates est inhumain et va à l’encontre de la règlementation militaire relative au bien-être des animaux. De plus, cela constitue une formation qui n’est pas optimale.
« Soigner une chèvre dont les blessures ont été infligées artificiellement est un acte complètement différent des soins prodigués à un homme blessé lors d’une opération militaire. » ajoute-t-il.
Soutenu par 17 anciens infirmiers et médecins, PCRM a fait une demande auprès du médecin chef de l’armée et autres responsables militaires pour mettre un terme à ces pratiques.
L’une de ces personnes est le capitaine Charles Rosciam, un retraité du corps médical de l’US Navy ayant servi 13 mois au combat et ayant soigné plus d’une centaine de blessures précise PCRM.
Des officiers de l’armée affirment que les exercices pratiqués sur les animaux sont réalisés conformément à la règlementation en vigueur à ce sujet.
Le porte-parole de l’armée précise à ce sujet : « Nous nous consacrons à utiliser les meilleures techniques de formation disponibles afin de préparer au mieux notre personnel soignant à la prise en charge des blessés au combat tout en réduisant au minimum le recours aux animaux vivants. C’est la raison pour laquelle le programme médical prenant en charge les blessures par armes chimiques et biologiques fait ample usage de mannequins et de la simulation sur ordinateur. »
Document original + photo – (c) CNN – : ici.