Colombie : 4000 singes sauvages ne subiront pas d’expériences en laboratoire

Gros plan sur le travail d’infiltration efficace d’enquêteurs d’Animal Defenders International (ADI)

4000 singes sauvages ne subiront pas d’expériences en laboratoire

Publié le 06 juillet 2012.

Colombie : ADI a décrit la décision prise par le Tribunal administratif de Cundinamarca de révoquer un permis de capture de singes sauvages hibou pour réaliser des expériences sur le paludisme comme une «percée pour la protection des animaux et de l’environnement ». Le Tribunal a en effet jugé que les travaux de recherche sur les singes hibou de Manuel Elkin Patarroyo violaient l’engagement de la Colombie envers la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

Les autorisations, prévues pour courir jusqu’en 2015, aurait permis à Patarroyo de piéger 4000 primates pour leur faire subir des expériences liées au vaccin contre le paludisme à l’Institut d’immunologie de la Fondation de Colombie (FIDIC).

Les enquêteurs infiltrés d’ADI ont filmé des séquences vidéo de l’opération de piégeage des singes par le laboratoire le long du fleuve Amazone. La vidéo ADI montre les trappeurs en train de traquer des singes hiboux la nuit dans les forêts, les arbres entourés de filet et les singes minuscules, incapables de s’échapper, qui sont arrachés à leur environnement, terrifiés et en train d’hurler. Ils sont ensuite jetés dans des sacs pour remonter le fleuve jusqu’au laboratoire. L’équipe ADI a également filmé l’intérieur de la Fondation FIDIC où les singes sont détenus dans de minuscules cages en métal et dépouillées, ce qui contraste de manière choquante avec leurs habitats forestiers sauvages.

Responsable d’ADI, Jan Creamer déclare : « Nous sommes ravis que le Tribunal ait pris des mesures décisives pour prévenir les terribles souffrances de milliers de singes ainsi que la dévastation potentielle de populations de singes sauvages. Nous espérons que la prochaine étape sera de mettre fin à ces expériences cruelles une bonne fois pour toutes. »

Dans son jugement, le Tribunal a critiqué le ministère de l’Environnement pour ne pas avoir exercé de contrôles sur la chasse et les études scientifiques menées sur les primates. Il a en outre déclaré que l’absence de permis d’importation pour les singes hibou Aotus nancyma alimentait le commerce de ces primates qui est en contravention avec la réglementation de la CITES.

Le Tribunal a également rapporté un certain nombre d’anomalies à propos des autorisations accordées à Patarroyo depuis 1984, notamment des irrégularités au niveau des procédures d’autorisation ainsi qu’une violation des obligations et des interdictions du Code des ressources national de la Colombie.

En conséquence de quoi le Tribunal a engagé une action disciplinaire à l’encontre de responsables du ministère de l’Environnement. La Fondation FIDIC et la Société pour le développement durable du Sud de l’Amazonie (Corpoamazonia) ont également été sanctionnés.

Le chercheur Angela Maldonado, l’avocat Gabriel Vanegas et ADI ont présenté des preuves au tribunal. Angela est directeur du projet de la Fondation Entropika, dont l’enseignement et le travail de recensement avec les communautés locales, avec le financement d’ADI, a permis de réduire la chasse aux singes hiboux sur le fleuve Amazone.

• Lisez ici l’enquête d’ADI sur le commerce des primates en Amérique du Sud
• Regardez notre vidéo « Sauvez les primates » ici (les scènes de piégeage et de recherche sur le singe hibou  sont consultables à 3:40-5:05)
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