Des macaques mauriciens élevés à Porto Rico pour la vivisection
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CLICANOO.COM | Publié le 1er septembre 2009
Maurice détient un triste record. L’île Sœur est le deuxième plus grand exportateur après la Chine de primates pour des expériences de vivisection. Le projet d’un élevage de grande ampleur à Porto Rico destiné à alimenter des laboratoires américains suscite un mouvement de réprobation.
Le Macaca fascicularis est un macaque originaire d’Asie du Sud-Est. Cette espèce vit essentiellement dans cette région du globe, dont les îles de l’Archipel Malais de Sumatra, Java et Bornéo, les îles des Philippines, et les îles Nicobar. Elle a été introduite dans d’autres régions, dont Hong-Kong, la Nouvelle-Guiné e occidentale, Anguar et l’île Maurice où elle est arrivée entre le XVIe et le XVIIe siècle, époque à laquelle ils ont probablement été introduits à partir de la péninsule indonésienne par les marins hollandais. Entre 30 000 et 40 000 individus peuplent les forêts de l’île Sœur. En 1994, sous la pression des défenseurs des animaux, l’île Maurice avait suspendu ses livraisons de singes aux laboratoires britanniques. Elles ont depuis repris. Tout récemment, l’Ara (Animal rights of Africa) tirait la sonnette d’alarme. “L’île Maurice fournit des macaques à Huntingdon Life Sciences, Covance, Charles Rivers Laboratories (CRL) et à de nombreuses autres grandes entreprises de vivisection dans le monde entier. CRL est le plus important fournisseur d’animaux de laboratoires. Quelque 10 000 singes macaques ont été exportés en 2006 vers les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon pour être utilisés dans la recherche médicale. La capture, l’élevage et l’exportation de singes, a rapporté plus de 20 millions de dollars à l’île Maurice en 2006 selon le ministre de l’agro-industrie du pays, Arvin Boolell et près de 6,8 millions de dollars ont été faits par le commerce entre Janvier et Mai 2007.” “Il existe deux sociétés impliquées dans le commerce des primates à l’île Maurice, Noveprim/CRP et Bioculture. Les deux sociétés sont basées dans le sud de l’île Maurice et les deux prétendent élever les singes qu’elles capturent. Elles exploitent le fait que les singes ne sont pas indigènes à l’île Maurice.” Ce triste commerce rebondit ces jours-ci dans la presse mauricienne. “La société Bioculture fait face à la colère d’une partie des habitants de Puerto Rico et des associations de défense des animaux en raison de son projet d’implanter une ferme d’élevage de singes, de Maurice vers Guayama à Puerto Rico, indique notre confrère L’Express. Maurice exporte en moyenne dix milles singes par an ce qui génère des revenus estimés à plus de Rs 1 milliard annuellement.” Des pétitions fleurissent en ligne pour s’opposer au projet. “Afin que le singe mauricien reste compétitif et afin de mieux servir nos clients américains, Bioculture se doit d’ouvrir une ferme d’élevage à Puerto Rico, se défend Owen Griffiths, directeur de l’entreprise qui possède déjà un élevage en Israël. L’objectif est d’être plus proche du marché américain afin de lui offrir des singes de meilleure qualité et à meilleur prix. C’est la seule façon de survivre face à la vague de singes à prix compétitifs, venant de Chine, Vietnam ou du Cambodge. Ces pays représentent une menace à l’avenir de l’industrie d’élevage de singes à Maurice”. “Nous avons effectué les démarches adéquates et avons été guidés dans ces procédures par les départements gouvernementaux américains concernés”. “Les démarches de permis aux Etats-Unis sont strictes, complexes, nombreuses, et demandent une consultation de la communauté locale et font l’objet d’un examen du public”
Alain Dupuis