Des élevages de singes au Vietnam approvisionnent les laboratoires britanniques (et autres).
L’Union Britannique pour l’Abolition de la Vivisection (BUAV) a dénoncé le traitement ignoble des singes dans un élevage vietnamien qui fournit des laboratoires britanniques, européens et américains. La BUAV a dévoilé que HLS figure parmi les sociétés qui se procurent au Vietnam des singes à des fins d’expérimentation.
À l’issue d’un an d’enquête en caméra cachée, la BUAV a mis en lumière la production industrielle de primates que pratique le plus grand élevage de singes au monde pour satisfaire la demande croissante en animaux vivants au Royaume-Uni, en Europe et aux Etats-Unis.
Huntingdon Life Sciences (HLS), dans le comté de Cambridgeshire, est le laboratoire britannique qui utilise le plus de singes « produits » au Vietnam. Du lieu d’élevage jusqu’aux laboratoires de HLS, les singes endurent un périple pendant 40 heures. Dans un premier temps, ils sont transportés en camion dans des caisses en bois sur 40 km jusqu’à l’aéroport d’Ho Chi Minh d’où ils sont embarqués à bord d’un avion d’Air France. 14 heures plus tard, à leur arrivée à l’aéroport Charles De Gaulle en banlieue parisienne, c’est de nouveau en camion qu’ils sont conduits jusqu’à destination finale : HLS, dans le Cambridgeshire.
Il ressort de l’enquête menée par la BUAV au Vietnam que les singes sont élevés dans des conditions déplorables qui enfreignent manifestement la réglementation internationale.
Les images tournées en caméra cachée montrent que ces animaux sauvages protégés sont entassés et se reproduisent dans des cages minuscules, rouillées et dangereuses. Arrachés à leur mère dès l’âge de 5 mois, les petits entament dans la frayeur leur voyage vers une vie de souffrance dans les laboratoires britanniques, européens et américains.
« Ces élevages ne sont que le début d’une vie de peur, de douleur et de souffrance pour ces animaux intelligents et sensibles », déclare Alistair Currie, Directeur de Campagnes de la BUAV.
« Nous demandons au Ministère de l’Intérieur britannique d’annuler immédiatement l’autorisation accordée à ce fournisseur. Mais nous savons que cela ne résoudra pas le problème de fond : la demande qui a donné naissance à ce type d’élevage industriel. »
Le complexe vietnamien appartient au groupe Nafovanny. Installée près de la frontière cambodgienne, la ferme fait partie du plus grand élevage mondial de primates en captivité. Le groupe explique avec fierté que ses deux complexes « couvrent une superficie de près de 90 000 m² et peuvent héberger plus de 30 000 animaux ». Nafovanny expose ouvertement ses projets pour l’avenir et notamment son intention de se développer au Cambodge, un pays où les macaques vivent en grand nombre dans la nature, « pour satisfaire la demande des chercheurs.»
C’est en 1999 que le gouvernement britannique a accordé à Nafovanny l’autorisation d’importer des primates pour les laboratoires du Royaume-Uni. Les autorités exigent cependant des fournisseurs d’animaux qu’ils respectent les normes minima fixées par la Société Internationale de Primatologie. Malgré tout, comme souvent en matière de vivisection, ces normes sont en grande partie des mesures de façade, purement symboliques. Car le gouvernement travailliste s’efforce de faire du Royaume-Uni le centre mondial de la vivisection. Dans les faits, le nombre de primates utilisés dans les laboratoires britanniques est en augmentation et certains vivisecteurs connus, tels que Tipu Aziz, de l’Université d’Oxford, et Colin Blakemore, directeur adjoint du Conseil britannique pour la recherche médicale, ont estimé qu’il fallait lever l’interdiction d’expérimenter sur les chimpanzés et les gorilles.
L’an dernier, les laboratoires britanniques ont utilisé 3 115 singes. Et ce chiffre augmente chaque année.
Réponse du PDG d’Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, à la question suivante dans la rubrique « développement durable/éthique » d’un bulletin interne d’Air France (août 2006) :
Q. : « Le transport des animaux de laboratoire est-il nécessaire à la survie du groupe Air France-KLM ? Une rencontre permettra de vous remettre des pétitions signées par des voyageurs, des personnels pour vous alerter sur cette situation alors qu’existent des méthodes des substitution…»
R. : « Autant je comprends et respecte votre combat contre la vivisection, autant je pense personnellement que cette contribution est importante pour que la recherche médicale progresse plus rapidement afin de combattre certaines maladies ».
Sic.