Des furets implantés d’électrodes contraints de regarder le film Matrix. Au nom de la science…

Source : NAVS (www.navs.org)

Au moment d’aller voir le dernier film à ne pas manquer, ayez une petite pensée pour les animaux victimes des chercheurs de l’Université de Rochester, New York, États-Unis.

Dans le cadre d’une expérience très perturbante découverte par l’association américaine National Anti-Vivisection Society (NAVS), des chercheurs ont découpé en partie le crâne d’une dizaine de furets pour y insérer 16 électrodes avant de consolider le tout avec de la résine. Un système de contention fut alors vissé et collé dans le crâne de chacun de ces animaux si bien que ces derniers – certains étant des nouveaux nés qui venaient juste d’ouvrir les yeux – se sont retrouvés avec la tête fixée à une tige métallique qui les contraignait à regarder la bande-annonce du film Matrix sur un écran de 120 par 90 cm installé à seulement 30 cm d’eux. Sans ironie aucune, les expérimentateurs ont cru bon de préciser que “les animaux pouvaient bouger les yeux sans contrainte.”

L’objectif de cette expérience était d’en savoir plus sur la manière dont le cerveau traite la stimulation visuelle. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ces chercheurs déclarent que “la bande-annonce du film Matrix a été utilisée comme un stimulus visuel représentant une scène naturelle.” Cependant, le film choisi est aux antipodes d’une scène naturelle pour des furets, dans la mesure où les scènes sont filmées dans une perspective visuelle humaine et comprennent une foule de scènes se déroulant à la vitesse de l’éclair. Il ne fait aucun doute que le choix du film est un pur caprice de la part de ces expérimentateurs sur animaux.

Les animaux ont également dû endurer des « stimuli (bruits) aléatoires et dynamiques » et « une obscurité totale. »

L’association NAVS, dont le département dédié au financement de la recherche (le Lord Dowding Fund) parrainera l’année prochaine sa propre structure d’imagerie fonctionnelle à l’Université d’Aston pour y effectuer des recherches non cruelles dans le domaine des neurosciences, est littéralement scandalisée.

Directeur de la NAVS, Jan Creamer déclare : “Il s’agit là de travaux de recherche parmi les plus abusifs et pitoyables que nous avons constatés depuis longtemps. Il s’agit bien plutôt d’un scénario horrible, digne des scènes d’interrogatoire du film Orange mécanique ou de Matrix que de légitimes tentatives scientifiques destinées à cerner la manière dont réagit le cerveau face à une vue naturelle. Les techniques modernes d’imagerie neuronale nous permettent d’étudier de manière non invasive le fonctionnement du cerveau humain. Pourquoi diable ces chercheurs ont-ils donc implanté d’énormes électrodes dans le crâne de ces furets ? Il y a tant de facteurs susceptibles de fausser les résultats de ces recherches, notamment la souffrance et la détresse des animaux et le fait qu’il s’agisse de furets et non d’humains. Il est bien entendu nécessaire d’en savoir plus sur le fonctionnement du cerveau humain, mais il n’est sûrement pas indispensable de savoir ce que des furets éprouvent face à des scènes du film Matrix. Axé sur le thème de l’exploitation et de l’utilisation systématiques des humains devenus des machines, ce film a été choisi par des chercheurs qui font exactement la même chose avec des animaux vivants et sensibles.”

Ces travaux ont été financés par les établissements publics de santé américains (National Institutes of Health). L’article sur ces travaux a été publié dans la revue scientifique Nature.

Version originale en anglais ici

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