Faut-il reconnaître des droits aux animaux ?

C'est l'une des questions, d’actualité en cette veille de JIDA et cruciale – pour les animaux – au long cours, qui était affichée en incrustation sur les écrans des téléviseurs lors du magazine de société "L'objet du scandale" diffusée dimanche 30 novembre 2008 sur France 2 de 16h15 à 17h20. Vidéo de l'émission consultable ici.

Présentée par Guillaume Durand (qui finira par demander « Va-t-on tous devenir végétariens ? »), cette émission a donné lieu à un débat, sur un ton trop léger, sur le foie gras et plus largement sur la question du rapport entre les hommes et les animaux, notamment ceux élevés et tués pour finir dans une assiette.

Étaient notamment invités sur le plateau deux pitoyables producteurs artisanaux de foie gras – « opposés » au gavage en batterie… – et l’actrice Véronique Genest avec des arguments primaires et traditionnels qui dénoncent un comportement hypocrite envers la plupart des animaux. Et aussi des opposants au gavage et au foie gras, tous non végétariens – à l’exception notoire de Sébastien Arsac, vegan, de l’association Stop Gavage et qui n’a pas eu beaucoup voix au chapitre – en l’occurrence l’incontournable Allain Bougrain Dubourg, auteur de « Sales bêtes ; respectons-les » (mais pas pour la table surtout s’ils sont bien traités) et qui revendique publiquement son non-végétarisme, Marie-Claude Bomsel, vétérinaire de son état et qui culpabilise si elle vient à manger de la viande qu’elle soupçonne de provenir d’un animal qui a été maltraité et qui invite le téléspectateur à manger des animaux « mieux traités », mais en moindre quantité (…). Anthony Delon, qui, après avoir visionné une vidéo sur la production du foie gras, a renoncé à ce mets indélicat il y a 10 ans, était également présent.

Invités de force sur le plateau – et la vétérinaire s’en est tout de même offusquée – différents animaux « de ferme », ainsi qu’un « plateau de Noël » composés d’huîtres – vivantes et que Jérôme Bonaldi, vulgarisateur scientifique, menaçait de faire souffrir avec du jus de citron pour bien montrer qu’elles étaient encore vivaces -, ainsi que des escargots et deux homards, dont un vivant que ce même Bonaldi menaçait de couper en deux avec un tranchoir.

A noter aussi qu’un simulacre de gavage d’un canard a également été réalisé et notamment la simulation de l’ingestion par un humain de 5 kilos de spaghettis.

A également été évoqué le rapport entre l’homme et l’animal ainsi que la schizophrénie savamment entretenue chez l’humain pour continuer à le différencier de l’animal, ne serait-ce qu’au niveau de la souffrance (NDLR : tout ceci afin de continuer à faire tourner une économie basée sur l’exploitation planétaire des animaux et de dégager les profits qu’elle génère).

Sinon, de nombreux échanges entre pro et anti-foie gras à propos de cet aliment-souffrance, mais aussi sur la condition et le statut des animaux et qui témoignent aussi du chemin qu’il reste à parcourir pour que le sort et le statut des animaux évoluent positivement au sein de la société des hommes.

On notera plus particulièrement la dénonciation par Bougrain Dubourg de la farce du Grenelle de l’animal et de Michel Barnier (responsable de la mascarade "Les rencontres Animal et Société" de l'été 2008)  qui a fait la carpette devant la FNSEA, syndicat d’exploiteurs d’animaux pour la consommation humaine qui refuse notamment l’intégration du terme « animal » (dixit A. Bougrain Dubourg) au code civil français, code qui reconnaît toujours actuellement l’homme d’un côté et ses biens meubles et immeubles, biens dont l’animal fait toujours partie même s’il a le statut d’être sensible.

Moralité : en espérant que certaines séquences, photos et réactions et commentaires auront contribué à ouvrir les yeux de certains téléspectateurs et à les faire se désengager de l’exploitation des animaux et de la souffrance animale, son systématique corollaire, un seul mot d'ordre : tous dans la rue le week-end du 10 décembre avec du faux foie gras sous la forme de pâté végétal et autres produits vegan en dégustation gratuite pour le public pour promouvoir les droits fondamentaux des animaux à ne pas servir de nourriture pour les humains et à ne pas servir d'une manière générale les intérêts des humains (recherche et tests, aliments et loisirs en tout genre).

Pour connaître les actions prévues, c’est ici. Pour s’impliquer, c’est là : info[at]journee-internationale-droits-animaux.org

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