Irlande – Le nombre d’animaux victimes de tests double en une année
Certains craignent que l’Irlande devienne un centre international d’expérimentation animale.
En effet, les derniers chiffres officiels révèlent que le nombre d’animaux utilisés pour des expériences a presque doublé et dépassé les 112 800 individus l’an dernier.
Les chiffres du Ministère de la Santé, non publiés, montrent que le nombre de chiens, lapins, cochons et poissons utilisés dans le cadre d’expériences en 2008 a augmenté.
Si l’on compare les chiffres par rapport à l’an dernier, le nombre d’animaux [« bétail »] utilisé pour des expériences a presque doublé pour atteindre 4019 tandis que le nombre de souris utilisées a quasiment triplé et atteint 71 224 individus.
En tout, 557 chiens, 456 moutons, 224 cochons, 91 cochons d’Inde, 68 hamsters, 204 lapins et 23 198 poissons ont été soumis à des procédures scientifiques, ce qui représente, pour chacune des espèces, une augmentation par rapport à l’année précédente [2007].
Parmi les rares catégories où la tendance est inversée, on compte les chats (295 contre 421 pour 2007), les oiseaux (582 contre 1016 en 2007) et les chevaux, ânes et hybrides (144 contre 153).
Les militants pour la défense des animaux affirment que ces chiffres restent trop élevés et indiquent que le nombre total de 112 835 animaux utilisés pour des travaux de recherche l’an dernier représente de loin le chiffre le plus élevé enregistré au cours des 18 dernières années, depuis 1990.
Mais les partisans des tests scientifiques sur les animaux soutiennent qu’il est nécessaire de développer des traitements pour lutter contre beaucoup de pathologies humaines comme le cancer, la maladie d’Alzheimer et l’arthrite.
Selon une répartition plus détaillée des statistiques, tous les chats et la grande majorité des chiens (547) proviennent d’éleveurs irlandais ou d’établissements fournisseurs agréés.
Ce qui a incité l’association irlandaise contre la vivisection (Irish Antivivisection Society – IAVS) à réitérer ses préoccupations sur le fait que ces animaux sont effectivement « élevés pour mourir ».
L’étude de ces chiffres nous montre que la plupart des chiens (543) et tous les chats ont été utilisés pour des expériences sans anesthésie.
Yvonne Smalley, porte-parole d’IAVS et qui a obtenu cette étude, a déclaré avoir été « horrifiée » d’apprendre que le nombre d’animaux utilisés pour des expériences dans ce pays a presque doublé en l’espace d’un an. Elle se demande si des entreprises n’auraient pas « courtisé l’Irlande » dans le but de pouvoir y réaliser « n’importe quelle quantité » d’expériences sur un nombre illimité d’animaux.
« Six nouvelles sociétés commerciales ont été autorisées à expérimenter sur des animaux au cours des deux dernières années, ce qui porte le total de ces sociétés à neuf, » a-t-elle indiqué.
« Empoisonner des animaux à des fins commerciales est contraire à l’éthique et ne devrait pas faire partie de la volonté politique de ce pays qui encourage les technologies de recherche scientifique et d’expérimentation les plus modernes à se développer en Irlande. »
L’un des plus célèbres auteurs irlandais, John Banville, avait fortement critiqué l’utilisation d’animaux pour des expériences dans des universités comme le Trinity College Dublin (TCD), cette pratique étant « moralement indéfendable » selon lui.
Cette déclaration faisait suite à la publication de chiffres dans ce journal qui indiquaient que TCD avait dépensé plus de 600 000 € sur une période de trois ans pour se procurer 41 chiens beagle vivants, 69 cochons et plus de 16 000 souris destinés à la recherche médicale ou scientifique.
Les nouveaux chiffres dévoilent que concernant les animaux utilisés pour des expériences scientifiques l’année dernière, aucun chat n’a fait l’objet d’une habilitation pour des universités et que seulement 14 chiens ont été autorisés pour ces établissements. En comparaison, une autorisation d’expérimenter a été délivrée pour l’ensemble des 295 chats et pour 455 chiens à des établissements commerciaux.
Une licence d’expérimentation a été accordée pour quelque 18 500 souris, 7900 rats, 120 lapins, 357 animaux « bétail » et 34 chevaux, ânes et hybrides à des universités l’année dernière, tandis que 50 759 souris, 3 108 rats, 84 lapins, 99 chevaux, ânes ou hybrides et 91 animaux « bétail » supplémentaires ont été autorisés pour des établissements commerciaux.Conformément à la réglementation actuelle, les sociétés privées ou les universités qui veulent mener des recherches sur des animaux doivent faire une demande d’habilitation auprès du ministère. Les chiffres reflètent le nombre de fois où de telles demandes ont été faites en 2008.
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NB IC : des chiffres minimalistes dans tous les cas car ne comptant que les animaux victimes de protocoles et procédures, pas ceux victimes de l’industrie de la vivisection en général, notamment ceux exécutés en amont car non viables ou génétiquement « impropres » ou encore ceux morts de stress, d’infections ou d’autres pathologies ou de mauvais traitements avant même d’avoir été expérimentés/suppliciés.