Nantes – Samedi 20 mars 2010
[tylr-slidr userID= »68951274@N06″ groupID= » »]http://www.flickr.com/photos/internationalcampaigns/sets/72157628536830865/[/tylr-slidr]Compte-rendu de la JSV 2010 sur Nantes
Veille de l’action
Le M.L.A. célébrait célébrait donc ce samedi 20 mars la Journée Sans Viande, à Nantes. Parallèlement à cela, et en complément de l’action, nous avions décidé de proposer de la nourriture vegan sur le stand. Dans un premier temps, cela nous permettait d’avoir à disposition des exemples concrets de plats vegan pour d’éventuels curieux. Ensuite, il était prévu de fixer un prix libre sur chaque part, dans le but de récolter des fonds. Ces fonds étaient destinés à la création d’un projet pour les chiens errants, à Concarneau dans le Finistère.
Vendredi 19 mars
11h : début de l’atelier cuisine, courses de dernière minute et dernier bilan de la préparation. Impression du dossier PDF de One Voice sur les abattoirs de France (excellente documentation). Nous l’avons fait relier pour en faire un dossier à consulter sur place en mangeant des viennoiseries (eh non, il s’est avéré que notre stratégie marketing n’a pas fonctionné…). Ayant un budget assez réduit pour les tracts, nous avons préféré investir dans des affiches et la création de panneaux. D’autant que la pluie qui était annoncée rendait la distribution de tracts en papier plus difficile.
Nous avons donc réuni :
- 3 magazines « biteback »
- Brochures sur les œufs/le lait/ la viande
- 2 tract du M.L.A « de l’anticapitalisme au véganisme » et « la viande pourquoi… pas »
- Des brochures sur le foie gras, et quelques unes sur la chasse à courre
Voici le menu que nous proposions : DEGUSTATION DE NOURRITURE VEGAN – PRIX LIBRE.
Salé :
- Pizza
- Friands salés (à emporter ou déguster froid)
- Roulés végétaux
Sucré :
- Viennoiseries
- Tartes
- Gâteaux
Tous les plats proposés sont 100% vegan. Le prix est libre et votre participation servira à une action en faveur des animaux. N’hésitez pas à nous poser des questions pour en savoir plus !
Samedi 20 mars
Une des difficultés majeures pour tenir un stand d’info en Bretagne : le vent. Tonnelle à petit prix + Bretagne + mois de Mars = quelques heures pour arriver à se mettre en place sans que tout ne s’éparpille, militants compris.
Une fois tout installé, nous avons attendu environ une demi-heure avant le premier visiteur. Un homme qui ne mangeait presque jamais de viande, consommait peu de charcuterie et pas énormément de poisson… D’après lui, nos efforts resteraient vains tant que nous n’aurions pas de vrais relais politiques, peut-être au sein du PS. Après 30 minutes de monologue, ce monsieur et sa femme ont fait route. Etant selon ses dires une figure médiatique connue du grand public, il n’a pas souhaité être photographié.
Le second passant, lui aussi avec sa compagne, interpellé par les panneaux d’images, s’est arrêté pour poser des questions. Cet homme-là nous affirmait que les animaux avaient été crées pour être mangés. Son amie, en désaccord sur ce point, cherchait quant à elle une manière non violente de manger de la viande. Les images l’ont apparemment touchée, mais l’alternative végétarienne n’était pour elle pas envisageable. Nous n’avons bien sûr pas pu lui en proposer d’autre…
La personne suivante s’est présentée en nous encourageant. Elle faisait du lait de noix, et nous a donné des astuces pour certaines préparations vegan. Rencontre agréable !Le visiteur suivant a écouté nos arguments et pris quelques tracts. Il nous a fait part cependant de son faible pour le goût du hérisson et de la couleuvre. A sa décharge, c’est le seul à nous avoir acheté une viennoiserie.
Une dame âgée a eu l’obligeance de s’arrêter pour exprimer son profond désaccord avec notre cause, soutenant que la viande était consommée depuis l’âge de pierre et que nos propos étaient tout à fait inappropriés et hors sujet. Evidemment, l’argument selon lequel notre système digestif n’est en fin de compte pas du tout fait pour digérer la viande n’a pas fait le poids face aux quelque 80 ans de lobbying scientifique traditionnel et de culture française subis.
Nous avons fait la rencontre d’un récent végétalien converti suite à l’expérience d’un élevage de sangliers. Il nous a fait part des grosses difficultés rencontrées avec son entourage. Il semblait content d’entendre des paroles de réconfort !
Quelques personnes sont passées succinctement, pour demander des informations sur la nature de notre collectif. L’une d’entre elles a pris l’adresse de notre site.
Un homme, très intéressé par la problématique de la souffrance animale, a remonté le niveau avant que la table ne se termine. Il nous a posé énormément de questions
.Au-delà de ça, il a soulevé des questions pertinentes à propos notamment de la fiabilité du label bio, et sur le fonctionnement des petits abattoirs. Les protéines, les carences, étaient évidemment au programme (sans ça on n’aurait pas pu parler de table sur le végétarisme).
La rhétorique des quelques autres passants qui se sont arrêtés ne mérite pas d’être citée. Nous nous arrêterons là pour les exemples.
En résumé
Nous avons donc récolté 50 centimes pour notre refuge et écoulé quelque peu notre gros stock de nourriture pour des sans-abris. Un militant très généreux nous a fait don de 13 euros, nous le remercions pour sa contribution. Certaines rencontres ont été riches en échanges, mais très peu nombreuses. Les autres passants ne nous ont pas épargné les remarques lambda sans lesquelles la table d’info n’en aurait pas vraiment été une !
Conclusion
Les membres du M.L.A. soutiennent bien évidemment la lutte végétariste/végétaliste et l’incluent dans leur combat global. Cependant, nous avons eu l’occasion de remarquer que lorsqu’il s’agissait du seul thème abordé en table d’info, les gens sont bien souvent réfractaires avant même de s’être approchés. Ils se sentent directement concernés et quelque part, agressés avant que nous n’ayons dit mot. C’est pour cette raison qu’il est très rare que le M.L.A. fasse des stands ou des tractages directement sur le sujet. Nous nous efforçons toujours d’arriver à en parler et de glisser la documentation nécessaire, mais en abordant toujours un autre thème plus « populaire » avant cela.
Qualifier un thème traitant de la torture animale de « populaire » ou « d’impopulaire » fait état d’une bien triste réalité. Néanmoins, c’est un fait.
La deuxième chose à retenir est que plus les images exposées sont choquantes, violentes et de très grande taille, plus les gens n’ont pas d’autre choix que de s’arrêter, poussés par la stupéfaction et la curiosité. Nous pensons que les panneaux que l’on voit sur les photos ont été les points forts du stand.
Néanmoins, lorsqu’ils comprennent qu’il s’agit des abattoirs, ils fuient assez rapidement, établissant un lien de causalité direct avec leur nourriture. D’autres, plus audacieux, vont plus loin dans la démarche en venant chercher certaines réponses, mais ils sont très rares.
Par exemple, lors de tables d’info sur l’expérimentation animale, ces grands panneaux exposant les images sur le thème interpellent systématiquement les passants. Mais alors, très peu d’entre eux font le lien entre les images et leur propre responsabilité en tant que consommateurs de produits testés. Le sentiment de culpabilité étant absent, ils sont souvent bien plus nombreux et plus aptes à s’informer. D’autant qu’il y a l’excuse du « je ne savais pas tout ça », excuse difficile à avancer pour la viande. Là, il n’y a généralement pas de défense possible.
Les gens aiment se sentir concernés par un problème nécessitant leur « aide ». Ils se sentent utiles et ont un certain pouvoir d’action, ne serait-ce que celui de boycotter les produits testés. Mais pour la viande, le sacrifice est trop grand. Et le seul moyen de ne pas se sentir trop coupable est justement d’éviter ce genre de tables d’information.
Il est clair que toutes les personnes sensibilisées à la souffrance animale, par le biais de l’expérimentation, de la fourrure, du cirque, de la corrida, de la chasse… réfléchiront tôt ou tard à l’alternative végétarienne, voire végétalienne.
En clair, le profil des gens intéressés par notre stand est presque toujours le même. Des végétariens/végétaliens qui sont heureux de rencontrer des militants qui les confortent dans leurs choix.
Nous avons fait des rencontres très intéressantes et cette journée a été très positive au niveau du soutien apporté à ces personnes.
Le thème du végétarisme reste un sujet délicat qui demande une approche très subtile. Nous pensons qu’il est plus utile de l’inclure avec d’autres questions sur la souffrance animale.Cela étant, il s’agissait de promouvoir la Journée Sans Viande, et nous avons été très heureux de pouvoir le faire. Nous serons au rendez-vous l’année prochaine !
Contact : M.L.A. mlabzh[at]gmail.com