Poursuite de tests cosmétiques sur les animaux en Europe : c’est quasiment officiel
La Commission européenne devrait se résoudre à laisser entre-ouverte la porte des tests sur animaux en accordant des dérogations à l’interdiction absolue prévue en 2013. En attendant confirmation, les organisations de défense des animaux se mobilisent.
Ce sera peut-être le feuilleton du début d’année en Europe, en bonne place à côté du roman fleuve de la crise de la zone euro ! Mais dans ce scénario là, c’est par les défenseurs de la cause animale et par les industriels de la cosmétique (pour des raisons différentes on s’en doute), que la Commission européenne est attendue au tournant.
L’expérimentation animale est interdite au sein de l’Union européenne (UE) depuis 2004 pour les cosmétiques finis, et depuis 2009 pour les ingrédients. Depuis mars 2009, il est également interdit de vendre, dans l’UE, des produits cosmétiques contenant des ingrédients qui auraient été testés sur des animaux après cette date, et ceci quel que soit le lieu de l’expérimentation. Toutefois, certains tests particulièrement complexes [1] échappent à ces différentes interdictions, et ce jusqu’en mars 2013, date à laquelle ils seront interdits à leur tour.
Même si elle a reconnu qu’il serait impossible de combler les lacunes en matière de méthodes alternatives avant l’échéance de 2013, la Commission européenne a toutefois indiqué en septembre qu’elle n’entendait pas, pour autant, proposer de reculer la date butoir.
Pour sortir de l’impasse, la solution imaginée par la Commission consisterait à faire exempter du champ de l‘interdiction, les ingrédients qui « apporteraient un progrès technique considérable et une valeur ajoutée significative à la santé et/ou au bien-être des consommateurs / de la société ou de l’environnement. » Pour bénéficier de l’exemption, les ingrédients concernés devraient être soumis à une autorisation spécifique.
Pour la Coalition européenne pour mettre fin aux expérimentations animales (European Coalition to End Animal Experiments – ECEAE), qui a révélé les projets de la Commission, « ceci est inacceptable et permettrait à des tests sur animaux de perdurer pour les cosmétiques vendus en Europe. »
L’ECEAE a donc décidé de remobiliser ses membres et sympathisants en lançant une pétition contre les tests sur animaux. De son côté, PETA a enrôlé la chanteuse Kimberly Wyatt, ancienne membre des Pussycat Dolls, pour figurer dans une campagne d’affichage dénonçant la sombre face de la beauté.
Vincent Gallon
[1] La toxicité par doses répétées (y compris la sensibilisation cutanée et la carcinogénicité), la toxicité pour la reproduction, et la toxicocinétique.
( Source : http://www.premiumbeautynews.com/tests-sur-animaux-l-autre,3721?lang=en )