Réponse d’Antidote Europe à l’argumentation de l’AFM
Un article publié en décembre 2008 et toujours d’actualité…
Réponse d’Antidote Europe à l’argumentation de l’AFM – reproduite plus bas – dans le cadre du Téléthon 2008
Prenons maintenant les trois exemples mentionnés par l’AFM.
Il s’agit de traitements très expérimentaux (pilotes), dont personne ne peut deviner l’issue. Il faut également faire très attention aux phrases utilisées par ces personnes comme par exemple « Les thérapies mises au point sur l’animal sont un préalable indispensable avant les thérapies sur l’homme. » D’après ce raisonnement, on pourrait également dire que « Les thérapies mises au point par les personnes portant de blouses blanches sont un préalable indispensable avant les thérapies sur l’homme ».
1) Concernant les propos de l’AFM sur le chien Briard, modèle « naturel » d’une forme de rétinite pigmentaire, l’amaurose de Leber
Réponse d’Antidote Europe :
L’amaurose congénitale de Leber (LCA) n’est pas un désordre spécifique unique. Il s’agit d’un terme employé pour un groupe de conditions qui ont en commun l’anormalité des récepteurs rétiniens qui entraîne de graves troubles de la vision dès la naissance (1).
Les chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadelphie et de l’Université de Pennsylvanie on traité six jeunes sujets au moyen de la thérapie génique. Le chirurgien opthalmologiste Dr. Al Maguire et l’expert en thérapie génique Dr. Jean Bennett ont mis au point la technique utilisée par l’hôpital pour enfants. Les résultats (publiés en 2008) ont révélé certaines complications non prévues par les expériences réalisées en amont sur des chiens, par exemple, des dommages à la macula, absente de l’œil du chien. Les chercheurs déclarent que « même si le suivi a été court et qu’une vision normale n’a pas été obtenue, cette étude fournit le fondement pour d’autres études de thérapie génique sur des patients affectés par la LCA ». En d’autres termes, ce traitement expérimental n’en est qu’au tout début de la phase de développement. Il est encore beaucoup trop tôt pour dire s’il fera plus de bien que de mal. Tout aussi important, les erreurs et les leçons tirées des patients humains permettront à ce traitement de progresser, en dépit – et non pas à cause – des expériences sur des animaux.
2) Concernant les propos de l’AFM sur la Maladie de Hurler
Réponse d’Antidote Europe :
Dans ce cas, les chercheurs furent obligés d’administrer un médicament immunosuppresseur aux chiens à l’avance afin de créer des conditions expérimentales plus favorables, donc double défaut : un modèle animal non fiable et, en plus, une manipulation artificielle ! Les chercheurs parlent ensuite des possibles complications liées au traitement, par exemple d’une éventuelle encéphalite (2).
3) Concernant les propos de l’AFM sur les chiens Golden Retriever myopathes
Réponse d’Antidote Europe :
Malgré ces « succès » chez le chien (étude publiée en 2006), il semblerait que d’autres chercheurs préfèrent les souris (3). Quel animal représente donc l’homme ? Concernant l’expérimentation animale, il semble évident, déjà de manière intuitive, qu’aucune espèce ne ressemble suffisamment aux autres pour servir de modèle.
Résumons-nous. Premier point, chaque espèce animale a un patrimoine génétique unique. Deuxième point, le patrimoine génétique détermine la structure des protéines qui assurent les fonctions biologiques. Troisième point et conclusion : deux espèces différentes auront des protéines différentes, donc, des fonctions biologiques modifiées.
Les trois exemples mentionnés par les chercheurs font tous allusion au « médicament génétique » (« gène-médicament» comme dit l’AFM), une thérapie encore très expérimentale et qui a déjà fait des victimes humaines. Puisque les chercheurs ont « oublié » de mentionner ces incidents, c’est donc à nous de le rappeler au grand public. Voir la conférence du mois dernier au sujet du « médicament génétique » (4) et des leucémies produites chez des enfants suite à une thérapie à base de rétrovirus (les virus de la même famille qui donne le SIDA). N’oublions pas également la mort du jeune homme Jesse Gelsinger suite à un traitement à base de « médicament génétique », cette fois avec l’adénovirus. Ce traitement avait bien marché chez les souris et les singes (5).
Copyright Antidote Europe
Soyons donc honnêtes avec le grand public à propos de la recherche sur les animaux. Il faut tout dire, et pas seulement les soi-disant « succès », ceci afin que le public puisse prendre une décision en s’appuyant sur des preuves. Même les traitements classiques, quand ils sont confrontés à des preuves de manière systématique, réservent parfois de grosses surprises. Notamment le traitement du traumatisme crânien grave chez l’homme qui fut traité pendant des décennies à l’aide de corticoïdes dans la foulée du « succès » des essais sur les animaux. Suite à une étude très contrôlée (analyse systématique), les chercheurs ont découvert que ce traitement augmente le risque de décès chez les traumatisés crâniens. Ce traitement n’est donc plus reconnu comme « traitement curatif standard » (6).
Références Antidote Europe :
1. http://www.cafamily.org.uk/Direct/l23.html
2. Ann Neurol. Août 2006 ; 60(2):204-13.
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Dystrophie_de_Duchenne
4. http://scidstuff.wordpress.com/category/gene-therapy/
5. http://www.gene.ch/gentech/1999/Dec/msg00005.html
6. http://www.bmj.com/cgi/content/abstract/334/7586/197
Argumentation de l’AFM fournie samedi 06 décembre à une militante contre les expériences sur les animaux :
« Voici quelques explications. Les thérapies mises au point sur l’animal sont un préalable indispensable avant les thérapies sur l’homme.
3 exemples :
1) L’équipe de Fabienne Rolling au CHU de Nantes a réussi une thérapie génique sur le chien Briard modèle naturel d’une forme de rétinite pigmentaire, l’amaurose de Leber. Le gène-médicament a été transféré dans la rétine de l’un des yeux des chiens lors d’une opération effectuée sous anesthésie et parfaitement indolore. Les résultats sont spectaculaires puisque les chiens ont recouvré la vision de l’œil traité. Ces travaux qui ont reçu le soutien de l’AFM permettent d’envisager un essai chez l’homme. Sans ces démonstrations, aucune autorité de Santé ne donnerait son feu vert pour un essai chez l’Homme.
2) Une équipe de chercheurs coordonnée par Jean-Michel Heard a démontré la faisabilité et l’efficacité d’une thérapie génique par transfert de gène sur un modèle canin de la maladie de Hurler. Ce résultat montre qu’il est possible de restaurer l’expression d’une protéine manquante dans le cerveau d’un chien malade, dont le volume s’approche de celui du cerveau d’un jeune enfant. Cette réussite permet aujourd’hui d’envisager la mise en place d’un essai thérapeutique chez l’enfant.§
3) Une équipe de chercheurs coordonnée par Giulio Cossu a montré qu’une thérapie cellulaire (mésangioblastes) améliore la motricité et l’état général chez des chiens Golden retriever myopathes. Un essai clinique chez l’Homme est désormais envisagé. Les études sur culture cellulaires sont utiles mais ne remplacerons jamais l’organisme entier. Cela reviendrait à affirmer que l’on connait absolument tout du fonctionnement du corps humain et d’être capable de tout reproduire à l’échelle de la cellule. Or, les phénomènes biologiques sont si complexes et si intriqués que nous sommes très loin d’en appréhender toutes les dimensions. Recevez, Madame, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Votre précédent message :
Qu’en est il à l’heure actuelle de l’expérimentation animale dans les laboratoires de recherche ? vivisection et autres ? Nous espérons de tout coeur que ces pratiques d’un autre âge verront très bientôt le jour ! N’oublions jamais que nous sommes des singes au même titre que les lémuriens et tant d’autres…. notre vanité à leur égard nous plongera dans l’abîme des horreurs, et nous payerons très cher tous ces excès !!!!!! Merci de me répondre par cette voie, et SURTOUT d’en parler lors de vos émissions qui semblent être un conte de fées pour les naïfs ! XX XX
PS : Vous ne pouvez pas répondre directement à ce message, pour y répondre, ou donner une note de satisfaction vous devez cliquer ici. »