Un entretien avec André Ménache
Traduction par International Campaigns d’un entretien de The Abolitionist avec André Ménache à propos de la vivisection. Entretien d’origine publié sur le site Abolitionist online.
Par Claudette Vaughan – 2007
Ces temps-ci, très peu de personnes qualifiées souhaitent témoigner contre toutes les formes d’expérimentation sur les animaux. Parmi elles, se trouvent le Dr André Ménache et Colleen McDuling, qui se sont rendus en Australie début 2007. Ces deux scientifiques sont bien connus des militants pour les droits des animaux pour leur position sans compromis contre l’expérimentation animale. Le Dr Ménache fut le président de l’association britannique Doctors and Lawyers for Responsible Medicine (1), puis conseiller scientifique pour l’association Animal Aid, également britannique, avant de rejoindre Antidote Europe il y a quelques mois en tant que Directeur exécutif. Il a également publié plusieurs articles contre la recherche sur les animaux.
Abolitionist : Pensez-vous que l’Australie soit plus en retard que le Royaume-Uni dans sa tentative d’abolir la vivisection ?
André Ménache : Non, je ne pense pas que l’Australie soit plus en retard. Je dirais qu’il y a ironiquement plus d’espoir d’améliorer la situation ici avant que des lois répressives ne soient passées à la hâte. Je pense que l’Australie pourrait devenir un futur champ de bataille contre l’expérimentation animale. Ca peut partir dans une direction ou dans l’autre. Il y a environ un an, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont reçu la visite de l’un des principaux porte-paroles de la Research Defence Society (2). Pourquoi cette organisation, qui est un lobby pro-vivisection basé au Royaume-Uni, a-t-elle pris la peine de dépêcher l’un de ses éminents porte-paroles, médecin de formation, jusqu’en Nouvelle-Zélande et en Australie, essentiellement pour faire de la propagande ? Je pense que c’est parce que la pression monte en Europe, principalement au Royaume-Uni. Si les entreprises pharmaceutiques estiment que ça dégénère en Europe, elles vont externaliser leurs travaux de recherche dans d’autres pays. L’Australie est donc une option possible. Évidemment, des pays comme l’Afrique du Sud, des pays asiatiques, la Chine, c’est-à-dire des pays où aucune loi sur le bien-être animal n’existe, sont certainement des pays candidats. Ce qui n’est pas le cas de l’Australie, mais n’oublions pas qu’ils ont envoyé des émissaires importants ici pour observer la situation.
Abolitionist : Que pensez-vous de la campagne de l’organisation SPEAK au Royaume-Uni ?
André Ménache : Je la soutiens totalement. En fait, il m’est déjà arrivé de parler en son nom. La bataille à Oxford est cruciale car aucune partie ne veut la perdre. Le lobby de la vivisection est absolument terrifié depuis qu’il a perdu la face à Cambridge. S’il perd à Oxford, on assistera à un effet boule de neige et c’est bien là son cauchemar. Oxford représente la fierté et le fleuron de la recherche scientifique au Royaume-Uni. Il s’agit d’une bataille symbolique. Les deux parties mettent tout ce qu’elles peuvent dans la lutte. L’organisation SPEAK a de très faibles ressources. Elle travaille très, très dur. C’est une organisation militante avec peu de support de la part des grandes associations qui ont pignon sur rue, malheureusement. De l’autre côté, l’Université d’Oxford met tout ce qu’elle a dans cette campagne et elle a le soutien du pouvoir, du gouvernement et de la police. Aujourd’hui, les manifestations pacifiques en Angleterre sont presque devenues criminelles si on veut les organiser autour d’Oxford. Ils essaient d’étouffer tout débat rationnel et d’empêcher les gens de savoir ce qui se passe réellement.
Abolitionist : Nous savons que des dissidents militaires ont été empêchés de protester contre la guerre en Irak et c’est bien la même formule qui bâillonne les militants pour les droits des animaux et les dissidents militaires. Pouvez-vous nous en parler ?
André Ménache : Les médias se sont attardés sur une poignée de militants pour les droits des animaux qui ont décidé de prendre les choses en mains eux-mêmes et qui ont concentré toute leur attention et leur énergie sur ces personnes qu’ils ont au passage étiquetées de « terroristes ». En gros, ils déclarent que toute personne qui est contre l’expérimentation animale est un terroriste et que tous les autres sont des scientifiques intelligents et respectables qui souhaitent sauver des vies. C’est injuste mais, malheureusement, les médias préfèrent photographier une manifestation violente plutôt qu’une scientifique comme Colleen qui veut présenter des arguments scientifiques contre l’expérimentation animale. Ceci étant dit, on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. Tôt ou tard, cette hystérie va retomber et le même argument refera surface. Au Royaume-Uni, le public est tellement opposé et sensibilisé à l’expérimentation sur les animaux que ce débat ne s’arrêtera pas tant qu’il ne fera pas l’objet d’une argumentation scientifique et transparente.
Abolitionist : Pourquoi le grand public accepte-t-il si volontiers les fades assurances des vivisecteurs ?
André Ménache : Depuis de très nombreuses années, le public n’a utilisé que les arguments moraux et éthiques contre l’expérimentation animale. Ceci ne suffira pas. Tout comme l’argument scientifique seul ne suffira pas, à mon avis. Une association des deux approches est nécessaire. Ce n’est que très récemment que le public a été informé de l’argument scientifique. Il s’est réveillé en disant « Oh là ! Les expériences sur les animaux ne sont pas seulement cruelles, mais elles sont aussi inutiles. » Désormais, c’est une autre histoire. Je pense que les récents débats télévisés où l’on demande au public de téléphoner à la fin du débat pour s’exprimer sur l’utilisation des animaux dans la recherche médicale, pas la recherche pour les cosmétiques sont également encourageants. Il y a environ deux ans, les avis étaient à 50/50. Maintenant, ils sont environ à 60/40 en notre faveur concernant la recherche médicale. Alors, je pense que la partie adverse est inquiète et se tourne vers des mesures désespérées, comme encourager la police à utiliser des tactiques brutales et d’intimidation pendant des manifestations à caractère pacifique. Ne pas autoriser de manifestation à Oxford est très restrictif. La partie adverse investit beaucoup d’argent dans l’éducation et envoie beaucoup de supports et d’intervenants professionnels dans les écoles afin de gagner le cœur et l’esprit des jeunes. Actuellement, circule un livret intitulé : « Vous aimez les animaux, alors pourquoi ne pas envisager une carrière en tant que technicien animalier ? ». Cette approche s’adresse à présent à des enfants de plus en plus jeunes. Nous n’avons pas les moyens de combattre cela, contrairement à certains groupes antivivisection qui, malheureusement, ne considèrent pas l’éducation comme une priorité, ce qui, à mon avis, est bien dommage.
Abolitionist : En matière de droits des animaux, enseigner un comportement « humain » impliquerait de se déplacer dans les écoles, de produire beaucoup d’ouvrages, de choisir un style de vie sans cruauté, etc. Aujourd’hui, le mot « humain » est souvent associé à des pratiques d’abattage « humaines ». Le mouvement traverse-t-il une crise ?
André Ménache : Oui, nous traversons une phase de crise. Il y a bien sûr une recherche « humaine » que je trouve prometteuse pour le mouvement. Il existe des organisations comme le Dr Hadwin Trust au Royaume-Uni et c’est un point fort. Ils sponsorisent une recherche qui utilise des méthodes non basées sur des animaux et qui s’appuie sur des tissus purement humains. Ça avance lentement. Bien sûr, c’est quelque chose que l’industrie pharmaceutique pourrait et aurait dû financer au cours des 20 ou 30 dernières années mais elle traîne terriblement les pieds pour des raisons évidentes. En effet, elle préfère utiliser des animaux et les résultats qu’ils en tirent leur conviennent. Les travaux de recherche sans animaux sont laissés aux associations privées, qui n’ont absolument pas les moyens ni l’infrastructure de l’industrie pharmaceutique et qui tentent de mettre au point des méthodes de recherche sans animaux. Ceci est un premier point. Le second point, c’est qu’il faut valider ces méthodes. Et la validation d’une seule méthode ne recourant pas aux animaux peut prendre jusqu’à 10 ans. Une fois validée, il faut ensuite obtenir une approbation réglementaire, ce qui peut prendre encore 5 ans. 15 ans sont donc nécessaires pour approuver une seule méthode ne s’appuyant pas sur les animaux. A ce rythme, il faudra encore 500 ans avant que nous remplacions toutes les expériences sur les animaux.
Abolitionist : La réglementation britannique stipule que toutes les alternatives aux animaux utilisés par les laboratoires doivent être testées sur des animaux avant de pouvoir être considérées comme des alternatives. Cela montre clairement que toutes les alternatives sont erronées puisqu’elles sont fondées sur une méthodologie basée sur l’animal qui est elle-même scientifiquement faussée. La seule alternative réaliste à la vivisection est son abolition.
André Ménache : Le terme « alternative » est un piège. Il s’agit d’un concept trompeur. C’est de méthodes sans animaux dont il faut parler. Nous sommes d’accord là-dessus. Mais quiconque développe une méthode sans animaux se retrouve vite dans une impasse. En effet, 15 ans devront s’écouler pour que cette méthode sans animaux soit approuvée et qu’elle puisse remplacer la méthode basée sur des animaux. Ça ne pourra pas marcher. C’est beaucoup trop long. Et pourtant, si l’on veut remplacer une méthode s’appuyant sur des animaux par une méthode n’en utilisant pas, on doit en passer par là. Il n’y a pas de raccourci. Si elle le souhaitait, l’industrie pharmaceutique pourrait investir des millions et disposer, métaphoriquement parlant, du jour au lendemain d’une batterie de méthodes n’utilisant pas d’animaux et éliminer ainsi un nombre énorme de tests réalisés sur les animaux. Mais elle ne le fait pas.
Abolitionist : Dans cette lutte pour mettre un terme à l’expérimentation animale, nous voulons tous voir la fin du financement de la « fausse santé » au profit du financement de la « vraie santé ». Nous voulons une science rigoureuse, pas une science frauduleuse motivée par le profit financier. Nous souhaitons des méthodes de recherche scientifique et des observations cliniques qui s’appuient sur l’être humain, et non pas des alternatives, rien qu’une recherche scientifique authentique et réalisable dès aujourd’hui. Nous voulons tous qu’ait lieu un débat scientifique neutre et objectif. Enfin, et c’est très important, nous souhaitons qu’une Commission Royale ou une enquête juridique soit diligentée en matière d’expérimentation animale. N’est-ce pas, André ?
André Ménache : Une enquête juridique serait déjà préférable à une Commission Royale. Mais nous sommes un peu inquiets car une enquête juridique serait probablement truquée en faveur du gouvernement. Nous voulons donc une enquête scientifique indépendante sans nécessairement en définir la forme exacte. Elle devra être transparente et équitable. Elle devra représenter l’argument scientifique contre l’expérimentation animale. Elle devra être menée de manière objective. Et c’est là que les choses se compliquent car, aujourd’hui, les vivisecteurs peuvent mobiliser beaucoup plus de scientifiques et de professeurs que nous ne le pouvons. Autrement dit, nous ne sommes pas tout à fait prêts. Nous souhaiterions qu’il y ait davantage d’études méthodiques. Très peu d’études de ce genre ont été menées concernant l’expérimentation animale. De plus en plus de scientifiques trouvent indéfendable de faire encore plus de recherches alors que les recherches existantes devraient commencées par être évaluées.
Abolitionist : Le double jeu est lui-même une escroquerie. C’est ce que vous voulez dire ?
André Ménache : Nous disons que nous soutenons les scientifiques qui demandent un moratoire immédiat sur la recherche basée sur les animaux. Ils disent simplement : « Arrêtez la recherche sur les animaux. Regardez ce que vous avez fait. Est-ce que cela nous a apporté des informations utiles ? ». Les preuves tirées des quelques études méthodiques faites sur la recherche clinique sur des animaux mettent en pièces ce type de recherche. Alors, je trouve encourageant de voir ces scientifiques dire : « Regardez ! Il est indéfendable de mener davantage de recherches sur des animaux alors que celles déjà faites n’ont pas encore été évaluées. » Si l’on prend l’exemple de la FDA, l’administration américaine chargée de se prononcer en matière de denrées alimentaires et de médicaments, un de ses responsables m’a confié en privé en 1998 que la FDA n’a jamais validé les tests sur les animaux. Ça c’est pour les États-Unis. Au Royaume-Uni, le gouvernement a officiellement déclaré n’avoir jamais commandité ou évalué des expériences sur les animaux pour voir si elles sont vraiment efficaces. Ceci est une preuve irréfutable. Personne ne sait si l’expérimentation animale est vraiment performante et les autorités de régulation continuent de collecter des données tirées des tests sur les animaux et de tester des médicaments à partir de ces mêmes données, alors qu’elles ne savent pas vraiment si les expériences sur les animaux sont efficaces ou pas.
Abolitionist : Lorsque le Dr Ralph Haywood travaillait pour Huntingdon Life Sciences, il disait que dans le meilleur des cas, seulement 5 à 25 % des effets secondaires de la toxicité des substances pouvaient être connus chez l’homme et chez l’animal. Ce qui signifie que 75 à 95 % des produits mis sur le marché provoqueront des effets secondaires inconnus chez les humains.
André Ménache : En fait, c’est encore pire que cela. En effet, cela signifie que les expériences sur les animaux donneront des indications sur les effets secondaires sur l’homme dans 1 cas sur 4. Plutôt jouer à pile ou face et avoir 50 % de chances d’obtenir la bonne réponse, plutôt que 25 %. De plus, ce n’est qu’avec du recul que l’on peut savoir quels effets secondaires observés sur les animaux seront également constatés chez les humains. On peut donc en conclure que l’expérimentation animale n’est pas fiable pour prédire les réactions chez l’humain. On n’a pas besoin de plus de preuve que cela.
Abolitionist: Pensez-vous qu’exiger la transparence en matière d’expérimentation animale est un exercice rétrograde (puisque n’insistant pas sur l’abolition) ou bien cela contraindrait-il les universités et les laboratoires à révéler le type de recherche sur les animaux qu’ils pratiquent, même s’il existe une clause restrictive sur l’identité des expérimentateurs ou sur les dates et les lieux de ces recherches ?
André Ménache : Pour que le grand public puisse décider de manière informée sur l’opportunité ou non de l’expérimentation animale, il a besoin de savoir ce qui se passe. Pour arrêter quelque chose, il faut que cette chose soit dénoncée. Hans Ruesch disait toujours que « si l’on ne dénonce pas un crime au public, on ne l’arrêtera jamais. » Nous devons donc dénoncer avec exactitude ce qui se passe puis demander au public « Voulez-vous être complices de ça ? Voulez-vous financer ça avec vos impôts ? ». Cela fait partie de la bataille. L’autre difficulté, surtout au Royaume-Uni, c’est cette obsession du secret. La loi « Freedom of Information Act » est entrée en application en 2005 concernant l’expérimentation animale. Je peux vous dire que le Ministère de l’Intérieur vous rit au nez lorsque vous essayez d’obtenir des informations de sa part à propos des expériences sur les animaux car il brandit le Freedom of Information Act. Il vous répond simplement : « Désolés, nous avons ces informations, mais nous ne pouvons pas vous les communiquer à cause des activités d’un petit groupe de gens qui pourraient mettre en danger la sécurité des chercheurs et des institutions. » Je crains que tous ces discours sur la transparence ne soient pas efficaces, et même s’ils l’étaient un jour, ça n’arriverait pas assez vite. Je dirais que la transparence est une bonne chose, mais c’est comme faire passer une loi qui semble bonne mais qui n’est pas applicable.
Abolitionist : S’il y avait une exigence de transparence et si elle était bien accueillie par les défenseurs des animaux, les puissants intérêts qui souhaitent faire perdurer l’expérimentation animale n’imposeraient-ils pas des conditions tellement draconiennes concernant ces expériences et/ou ce qui pourrait être vu, qu’une évaluation honnête et objective serait tout simplement impossible ?
André Ménache : Il y a aura toujours des tentatives de cacher tout ce qu’il est possible de cacher. George Bernard Shaw disait « Ceux qui n’hésitent pas à faire de la vivisection n’hésitent pas à mentir à ce sujet également. » Je peux vous dire que je n’ai pas eu beaucoup de succès au Royaume-Uni lorsque j’ai invoqué le Freedom of Information Act pour tenter de trouver des informations de base sur la recherche basée sur des animaux.
Abolitionist : S’il y avait une obligation de transparence et si des entreprises étaient motivées par le fait de montrer au grand public que leurs activités sont menées « pour le bien des gens », cela n’ouvrirait-il pas une boîte de Pandore pour les militants ?
André Ménache : L’expérience nous prouve que les entreprises telles celles du secteur pharmaceutique ont leur propre définition du mot « transparence ». Par exemple, elles ont systématiquement gardé le secret sur les résultats négatifs d’essais cliniques afin de booster les ventes d’un nouveau médicament. En 2000, la Déclaration d’Helsinki (3), le porte-parole de la World Medical Association, a lancé un appel à toutes les personnes effectuant des études de recherche clinique pour leur demander de « devenir transparents » et de publier leurs données, les bons comme les mauvais résultats. Cependant, ce n’est que récemment, et en raison d’une forte pression du public et de la révélation par les médias des tactiques marketing des entreprises pharmaceutiques, que ces dernières ont été contraintes de publier plus de données. Je dis bien « plus de données » et non pas « toutes les données » car nous avons affaire à d’experts en contrôle des dégâts et en camouflage et nous n’obtenons toujours pas toutes les informations dont nous avons besoin.
Notes International Campaigns
(1) L’organisation Doctors and Lawyers for Responsible Medicine (Docteurs et Avocats pour une Médecine Responsable), fondée en 1990 au Royaume-Uni. Son objectif immédiat est l’abolition totale des expériences sur les animaux à caractère médical et scientifique.
(2) La Research Defence Society (Société pour la Défense de la Recherche) est un lobby britannique financé par l’industrie pharmaceutique et des universités. Son principal but est d’informer sur – et de défendre – l’expérimentation animale en médecine. Son site Web précise que ce lobby représente les intérêts de 5000 chercheurs et institutions. Son homologue en France est le GIRCOR.
(3) La déclaration d’Helsinki (Document 17.C) est un document officiel de l’Association Médicale Mondiale, représentante des médecins dans le monde. Adoptée en 1964 à Helsinki (Finlande), elle constitue une déclaration de principes éthiques dont l’objectif est de fournir des recommandations aux médecins et autres participants à la recherche médicale sur des êtres humains. Celle-ci comprend également les études réalisées sur des données à caractère personnel ou des échantillons biologiques non anonymes. La mission du médecin est de promouvoir et de préserver la santé de l’être humain. Il exerce ce devoir dans la plénitude de son savoir et de sa conscience. Le Serment de Genève de l’Association Médicale Mondiale lie le médecin dans les termes suivants : « La santé de mon patient sera mon premier souci » et le Code International d’Éthique Médicale énonce que « le médecin devra agir uniquement dans l’intérêt de son patient lorsqu’il lui procure des soins qui peuvent avoir pour conséquence un affaiblissement de sa condition physique ou mentale ».