Vendredi 03 juillet 2009 – Caen
La journée s’est déroulée en deux temps.
De 10h00 à 12h30, huit personnes, dont une jeune fille d’une dizaine d’années, ont participé à l’atelier lors duquel ont été préparés plusieurs entrées, plats et desserts. Le tout 100% végétal. Au programme, fabrication de houmous (purée de pois chiches), de pakoras (beignets de pommes de terre au cumin et aux oignons), pâté végétal (aux haricots rouges, graines germées de luzerne, oignons, jus de citron). Pour les plats, préparation d’un riz avec du seitan (fait maison avec du gluten de blé), préparation d’un plat de légumes à l’indienne (carottes, courgettes, protéines de soja texturées, oignons, curry). Pour les desserts, fondant au chocolat vegan, gâteau à la pomme et aux amandes vegan.
Pendant que les uns et les autres s’affairaient à préparer le repas, une animatrice du centre Socio Culturel prenait des notes pour ensuite taper les recettes à l’ordinateur et les mettre à disposition des personnes intéressées. Pendant ces deux heures et demie de préparation, nous avons discuté de nos parcours et de nos choix respectifs qui nous amenés à passer d’une alimentation classique à une alimentation respectueuse aussi bien des animaux, de l’environnement, du partage des céréales produites sur cette planète, que de notre santé.
A partir de 12h30, nous avons rejoint les habitants du quartier venus participer à ce repas. Le soleil étant de la partie ce jour -là, nous avons pu déjeuner dehors. Toutes les préparations du matin étaient mises à disposition sur un chariot où les gens pouvaient venir se servir. Au moment de composer leur assiette, les personnes présentes qui n’avaient pas participé à l’élaboration de ce repas nous ont posé pas mal de questions sur les différentes préparations. Une fois de plus, ce fut l’occasion d’échanger sur ce mode d’alimentation et sur les raisons qui conduisent à faire ce choix.
Après les premiers coups de fourchettes, nous avons eu les avis des uns et des autres, qui pour beaucoup étaient surpris par les saveurs subtiles de ces préparations qui sortent de l’ordinaire, quoique faites avec des ingrédients, pour la plupart, assez communs. Contenter tout le monde n’étant pas chose facile, certaines personnes ont fait remarquer que l’assaisonnement de telle ou telle préparation n’était pas à leur goût.
Beaucoup de questions ont tourné sur la façon dont se préparent les plats proposés, sur le coût de revient de ces recettes, sur les lieux où l’on peut se procurer des ingrédients comme les protéines de soja texturé, le gluten de blé pour faire le seitan maison, les graines à faire germer, etc. De nombreux échanges ont également tournés autour de l’impact environnemental et sanitaire de la production de produits animaux et sur le gaspillage de précieuses protéines végétales qui pourraient être directement consommées par les personnes qui ne mangent pas à leur faim.
En complément de l’atelier cuisine et du repas partagé avec les habitants du quartier, nous avions installé un stand (soft) sur lequel étaient mis en consultation de nombreux livres, des documents sur le végétarisme, des revues (Végétariens Magazine et Alliance Végétarienne), un tableau nutritionnel, des supports au format A3, des autocollants et une pétition pour la présence de menus végétariens dans les centres de restauration collective.
Quelques jours avant cette journée de découverte des alternatives végétales, nous avons appris que depuis quelques semaines, un barbecue était prévu ce même midi. N’étant pas partisans d’un veganisme façon intégriste, nous avons choisi de maintenir cette journée et de nous attabler avec des personnes aux pratiques alimentaires différentes des nôtres. Nous ne souhaitons pas vivre reclus sur nous-mêmes, nous ne souhaitons pas fréquenter que des personnes vegans. Cette société n’évoluera pas vers plus de respect et plus d’empathie à l’egard des plus faibles si les personnes ayant fait le choix d’un mode de vie sans cruauté ne s’ouvrent pas aux autres pour démontrer que toutes ces horreurs qui nous gâchent la vie ne sont pas des fatalités et que des alternatives éthiques ( ous domaines confondus : alimentation – science – habillement – divertissement) existent et qu’elles sont à la portée de tout le monde, à condition de dépasser l’idée selon laquelle le pouvoir et la force donne le droit de traiter l’autre comme une marchandise, comme une sous-forme de vie que l’on peut asservir.
Pour faire le bilan de cette journée, nous pouvons dire qu’elle a permis à beaucoup de découvrir qu’il est tout à fait possible de composer un menu équilibré, sans produit d’origine animale, respectueux de ceux qui ont faim sur cette planète, respectueux de l’environnement et de notre santé. Pour les membres de l’association, plus habitués au stand dans la rue, cette expérience est enrichissante. Nous espérons à l’avenir pouvoir réitérer ce genre de journée.
Nous tenons à remercier tout particulièrement la personne qui est à l’origine de cette journée et les personnes du Centre Socio Culturel de la Grâce de Dieu sans qui cette journée n’aurait pas eu lieu.
Prochaine action : le plus tôt possible.
Contact : vivre_ethique[at]yahoo.fr