Doctrine utilitariste et vivisection
Peter Singer, à travers des propos étonnants, a cautionné l’utilisation de singes pour des expériences cruelles menées à l’université d’Oxford.
L’homme que les médias se complaisent à dépeindre comme “ le père du mouvement moderne pour les droits des animaux ” n’en est pas à sa première déclaration surprenante au sujet de l’utilisation de primates pour des expériences neurologiques.
Peter Singer a déjà tenu des propos controversés au cours de sa carrière, en approuvant par exemple le fait de tuer des enfants handicapés si cet acte sert le véritable intérêt des parents. Ou encore, plus bizarrement, en estimant que les rapports sexuels entre un humain et un non humain peuvent être justifiés s’ils procurent “ une satisfaction réciproque ».
Professeur de bioéthique à l’université de Princeton, Peter Singer soutient, devant la caméra, les travaux de Tipu Aziz à l’université d’Oxford. Ces recherches consistent à pratiquer des expériences cruelles sur des singes pour mettre au point des techniques chirurgicales destinées à soigner des patients atteints de la maladie de Parkinson.
M. Singer admet dans le documentaire “ Monkeys, Rats and Me: Animal Testing ” diffusé le 27 novembre 2006 sur BBC2 : “ Il est évident qu’au moins certaines recherches sur l’animal sont utiles ”. Et de poursuivre : “ Je ne dirais certainement pas que les recherches sur les animaux ne sont jamais justifiables. Ce que vous avez expliqué est apparemment un exemple de recherches justifiées ”.
M. Singer réagit dans cette émission aux informations que lui donne Tipu Aziz. Lequel Tipu Aziz est précisément l’un des principaux vivisecteurs de l’université d’Oxford, dénoncé par le groupe SPEAK, qui milite contre la construction du laboratoire d’Oxford, pour tromperie sur son véritable rôle dans le soulagement des tremblements liés à la maladie de Parkinson. M. Aziz s’est attribué les lauriers de la recherche pilote du Dr Benabid, médecin à l’hôpital universitaire de Grenoble en France, qui a été menée sans recours à l’expérimentation animale.
Le Dr Benabid a mis au point la technique dite de “ stimulation cérébrale profonde ” (SCP) qui consiste à implanter chirurgicalement de minuscules électrodes dans le cerveau. Un appareil ressemblant à un stimulateur cardiaque et contenant une batterie émet des signaux à basse fréquence dans des zones du cerveau touchées par la maladie de Parkinson. Cette technique a donné de très bons résultats et beaucoup de gens dont la vie avait été brisée par les tremblements incontrôlables peuvent vivre désormais presque normalement.
La découverte du Dr Benabid a été une victoire pour la technique chirurgicale, les études sur l’homme et l’observation. Elle ne doit rien à l’expérimentation animale. C’est cette même technique qu’utilise Tipu Aziz, partisan déclaré du laboratoire d’expérimentation animale de l’université d’Oxford. Le Dr Aziz a déclaré par le passé que la stimulation cérébrale profonde utilisée pour soigner les malades de Parkinson devait tout à ses recherches sur des cerveaux de singe et qu’aucune autre méthode n’aurait permis de parvenir à ce traitement. La stimulation cérébrale profonde n’a pas été découverte par l’expérimentation sur des animaux non humains, contrairement à ce que les vivisecteurs voudraient faire croire à l’opinion publique.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Peter Singer est apparemment tombé dans le panneau de la propagande mensongère des partisans de la vivisection. De nombreuses réactions de dégoût s’élèvent aujourd’hui au sein du mouvement pour les droits des animaux devant la naïveté d’un philosophe qui croit non pas aux droits des animaux mais à “ l’Utilitarisme ”, un système qui prône que tout est justifiable s’il peut être démontré que c’est dans l’intérêt du plus grand nombre.
En un mot, cette doctrine défend l’idée que le bonheur suprême du plus grand nombre doit être la fin et le but de toutes les institutions sociales et politiques. Adoptée et détournée de sa forme pure pour être appliquée aux seuls humains, elle a effectivement mis de côté les considérations morale et utilitaire pour les animaux, dont certains (les souris et les rats de laboratoire notamment) peuvent largement dépasser en nombre la population humaine et devraient être considérés de ce fait comme représentant “ le plus grand nombre ”.
Selon un porte-parole de SPEAK : Personne dans le mouvement ne voit en Peter Singer le père du mouvement moderne pour les droits des animaux. C’est une étiquette qui lui a été collée par les médias parce qu’il est l’auteur du livre “ La libération animale ”. M. Singer n’a jamais cru aux droits des animaux. Sa vision utilitariste s’accommodera probablement avec l’idée que s’il peut être démontré que les expériences faites par les Nazis sur les juifs dans les camps de concentration ont été utiles pour un nombre d’êtres humains supérieur au nombre de juifs tués, elles pourront alors être considérées comme acceptables d’une certaine manière puisque les partisans de l’utilitarisme ne voient que l’intérêt du plus grand nombre.
C’est le même homme qui préconise de tuer les enfants handicapés si les laisser vivre risque d’être un fardeau pour les parents. Cet homme raconte absolument n’importe quoi. Plus vite on tordra le cou à l’idée qu’il a sa place dans le mouvement moderne pour les droits des animaux, le mieux ce sera.