Recherche animale : le couple franco-allemand se porte plutôt bien – merci.

D.R.

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Traduction commentée d’un récent communiqué de presse de l’association de scientifiques Ärzte gegen Tierversuche  (Médecins contre l’expérimentation animale) qui dénonce l’hécatombe actuelle de la vivisection en Allemagne, une nation qui, avec la France, caracole en tête des pays européens qui tourmentent et assassinent le plus d’animaux dans leurs laboratoires.

Ceci à l’heure où l’Initiative Citoyenne Européenne STOP Vivisection vient d’exposer ses arguments au parlement européen

NB : Les chiffres ci-dessous ne concernent que l’Allemagne, mais n’imaginez surtout pas que la situation soit différente en France, une contrée où il n’est jamais possible d’obtenir des chiffres récents. Pourquoi les chiffres nous intéressent-ils ? Parce que même s’elles importent finalement peu pour les abolitionnistes qui exigent des cages vides, ces valeurs sont tout de même révélatrices de tendances haussières ou baissières.

1er décembre 2014 – L’expérimentation animale, un système « très en forme »

En 2013, environ 3 millions d’animaux ont connu une mort atroce dans un laboratoire.

En 2013, 2 997152 animaux ont souffert et trouvé la mort dans des laboratoires d’expérimentation (allemands). C’est presque deux fois plus qu’en 1997, lorsque les chiffres atteignaient, provisoirement, leur plus bas niveau. En comparaison avec les autres états de l’UE, l’Allemagne est, après la France, le pays qui mène le plus d’expériences sur les animaux. Ces statistiques annuelles publiées par le Ministère fédéral de l’Agriculture sont qualifiées d’alarmantes par l’association Ärzte gegen Tierversuche qui ne peut par ailleurs confirmer l’inversion de la tendance pourtant annoncée par le ministre fédéral Christian Schmidt.

Une hausse des expériences menées sur les animaux a été enregistrée comme les années précédentes, surtout dans le domaine du génie génétique (statistique 2013 pour les souris génétiquement modifiées : 900433, 2012 : 889137, 2011 : 838003). La recherche fondamentale, qui, par définition, n’est pas affectée à un but précis, est responsable de 40 % des animaux tués (2013 : 1 190019; 2012:  1 138508,2011 : 1 017935). Selon l’organisation, la tendance à la hausse des expériences menées aux fins d’une recherche motivée par la curiosité se poursuit.

Un léger recul a été de nouveau enregistré dans le domaine des tests de toxicologie (166 716 animaux sacrifiés en 2012 contre 154011 aujourd’hui). Selon Ärzte gegen Tierversuche et le gouvernement fédéral, cette tendance à la baisse qui dure depuis des années est due à l’utilisation efficace de méthodes substitutives.

Le gouvernement fédéral n’a toujours pas adopté de mesures exhaustives favorisant la recherche sans expériences sur les animaux. Au contraire, il a freiné jusqu’en 2013 la transposition en droit national de la nouvelle directive de l’UE sur l’amélioration de l’expérimentation animale. En outre, l’Allemagne continue chaque année de consacrer aux expériences menées sur les animaux des milliards d’euros issus des recettes fiscales, et seulement 4 à 5 millions d’euros aux méthodes substitutives. Le ministre Schmidt a toutefois annoncé une augmentation des ressources humaines et financières du ZEBET*. « Cela ne constitue toutefois qu’une infime partie de ce qui reste encore à réaliser», indique Dr Corina Gericke, vice-présidente d’Ärzte gegen Tierversuche.

En 2013, 2 199671 souris, 375656 rats, 202685 poissons, 42779 oiseaux, 95653 lapins, 2542 chiens, 793 chats et de nombreux autres animaux ont été sacrifiés sur l’autel de l’expérimentation animale. Ärzte gegen Tierversuche considère en outre comme particulièrement dramatique l’augmentation du nombre de singes utilisés qui est passé de 479 à 2165.

« Derrière la froideur de chacun de ces chiffres se cache un animal, et c’est un de trop à chaque fois. Les chiffres réels sont beaucoup plus élevés, car les statistiques sont incomplètes », souligne C. Gericke. En effet, ce recensement ne tient pas compte des animaux qui ont trouvé la mort parce qu’ils ne présentaient pas les modifications génétiques souhaitées, parce qu’ils n’ont pu supporter leurs conditions de détention ou parce que, ayant été élevés en tant que « surplus », ils ne présentaient finalement aucune utilité. Le nombre de ces animaux « en surplus »  serait 2,5 fois supérieur à celui des statistiques officielles communiquées, ce qui conduirait en réalité à déplorer la mort d’environ 8 millions d’animaux chaque année.

Les membres de l’association Ärzte gegen Tierversuche exigent que l’on mette fin à la dérive dénuée de toute éthique et fatale du point de vue scientifique que constitue l’expérimentation animale. De nouvelles méthodes de recherche doivent être employées. Des résultats fiables peuvent en effet être obtenus grâce à des procédés de haute technologie et à des études épidémiologiques. Le gouvernement fédéral est prié de réviser les dispositions légales et d’autoriser enfin, au moins, les restrictions efficaces aux expériences sur les animaux et à cesser de faire obstacle à l’abandon du système basé sur la recherche animale. Selon les médecins de l’organisation, la législation sur la protection des animaux encadre les expériences menées sur ces derniers, mais ne les empêche aucunement.

*ZEBET – Zentral stelle zur Erfassung und Bewertung von Ersatz- und Ergänzungsmethoden zumTierversuch beim Bundes institut für Risikobewertung (Service central d’enregistrement et d’évaluation des méthodes substitutives et alternatives à l’expérimentation animale, de l’Institut fédéral de l’évaluation du risque).

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