Une science qui investit dans la recherche sans animaux

Voici la traduction intégrale du bulletin scientifique N°6 (c) de l’association britannique Animal Aid

NB : même si la formulation des brèves publiées dans ce bulletin ne semble parfois pas remettre en cause la « légitimité » de l’expérimentation animale, le contenu technique mérite d’être lu et maîtrisé pour expliquer au public que tout cela est une question de bonne (et surtout de mauvaise) volonté et d’investissement de la part des industries et des autorités…

Une science qui investit dans la recherche sans animaux

Bienvenue

Le message que veut faire passer Animal Aid dans son sixième bulletin est clair : aujourd’hui, des technologies existent pour remplacer un grand nombre d’expérimentations animales par des méthodes de substitution éthiques.

Ce sont surtout les cultures cellulaires et les « organes sur puce » qui pourraient dorénavant jouer un rôle primordial en toxicologie et dans la mise au point des médicaments. En raison du coût élevé de l’expérimentation sur les animaux et de son inefficacité, il nous faut reconnaître que des innovations comme celles mentionnées dans le présent bulletin constituent le futur inéluctable de la recherche médicale. Toutes les parties, dans le cadre d’un débat houleux, soutiennent la suppression progressive de l’expérimentation animale.

L’Union Européenne et les États Membres doivent veiller au soutien absolu de la recherche sans animaux, aussi bien sur le plan financier que sur le plan législatif.

Comme toujours, vos remarques sont les bienvenues.

Dr. Adrian Stallwood, conseiller scientifique chez Animal Aid adrian[at]animalaid.co.uk

Les hydrogels synthétiques au lieu de tissus animaux pour tester les médicaments

A l’Université de Reading, une équipe de scientifiques, financée par le Biotechnology and Biological Sciences Research Council (chargé des affaires concernant la recherche en biotechnologies et sciences biologiques), a mis au point un nouveau moyen pour évaluer les qualités adhésives des médicaments en laboratoire.

L’hydrogel développé par l’équipe imite les propriétés des tissus muqueux, tels que ceux que l’on trouve dans la bouche ou l’estomac, et qui sont utilisés pour déterminer la manière dont les médicaments réagiront dans l’organisme.  On utilise actuellement des tissus muqueux issus d’animaux, mais d’après le docteur Vitaliy Khutoryanskly de l’Université de Reading, l’utilisation de tissus animaux pour des expériences sur l’adhésion ne donne pas toujours les meilleurs résultats en raison de leurs propriétés variables.

Les nouveaux hydrogels synthétiques pourraient constituer une véritable alternative à l’utilisation de matériaux d’origine animale pour tester les propriétés muco-adhésives des médicaments de demain.

Article publié en juillet 2011 dans Soft Matter par la Royal Society of Chemistry et en ligne ici

Des vaisseaux sanguins artificiels pour remplacer les expériences sur les animaux

Des scientifiques allemands sont en train de mettre au point une imprimante 3D capable d’imprimer des vaisseaux sanguins artificiels. Selon l’équipe, les vaisseaux sanguins artificiels pourraient, à terme, alimenter les tissus artificiels en nutriments. Le Dr. Gunter Tovar, directeur du projet BioRap, pense qu’il y existe d’énormes possibilités pour cette technique. L’une de ces possibilités est la conception d’organes totalement artificiels s’appuyant sur un système de circulation qui utilise les vaisseaux sanguins artificiels développés par l’équipe et conçus pour alimenter les organes en nutriments. Ces organes pourraient ensuite être utilisés à la place des expériences sur les animaux.

Publié sur TG Daily le 14 septembre 2011

Un foie virtuel pour remplacer les tests sur les animaux

L’US Environmental Protection Agency (Agence de protection de l’environnement des États-Unis) développe actuellement des organes humains virtuels qui, lorsqu’ils seront achevés, pourraient permettre d’identifier les risques que posent les polluants industriels les plus fréquents.

L’équipe de chercheurs s’intéresse tout particulièrement à la création d’un foie informatisé. En effet, le foie est souvent le premier organe touché par les substances toxiques. Les tests de sécurité chimique sont habituellement effectués sur des animaux, mais le Dr John Wambaugh, l’un des scientifiques qui travaille sur le projet, reconnaît qu’il est impossible de garantir qu’une substance sans danger pour les animaux le sera également pour les êtres humains.

Il est très difficile de tirer des conclusions pour les êtres humains à partir d’un échantillon d’animaux quasiment identiques. L’utilisation d’un modèle informatique de foie humain serait non seulement plus fiable, mais accélérerait aussi très sensiblement le processus d’analyse. En effet, une expérience sur des animaux peut durer jusqu’à deux ans.

Approbation des tests sans animaux pour le Botox

Allergan Inc, laboratoire ayant développé le Botox, a récemment déclaré que la Food and Drug Administration (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) avait approuvé sa nouvelle méthode pour tester l’efficacité du Botox. Auparavant, chaque échantillon était testé sur des animaux vivants, mais dorénavant, l’entreprise peut effectuer à la place un test sur des cellules nerveuses dans un récipient de laboratoire. Tim Terrell, vice-président d’Allergan Inc et responsable de l’évaluation de la sécurité des médicaments, affirme que ce nouveau test permet aux scientifiques de tester beaucoup plus de doses de Botox et d’obtenir des résultats précis. Si tous les pays où le Botox est vendu approuvent cette nouvelle méthode, Allergan pense pouvoir éliminer 95% des tests effectués sur les animaux au sein de ses laboratoires d’ici trois ans.

Publié dans le Los Angeles Times, octobre 2011

Une technologie de pointe pour réduire les tests réalisés sur les animaux

Midas Mediscience, une société de recherche située à Sittingbourne dans le comté du Kent, a développé une nouvelle technologie basée sur l’utilisation de cellules souches humaines et sur le programme informatique DrugPrint. Cette technologie pourrait réduire l’utilisation des tests sur les animaux lors de la mise au point des médicaments.

Les cellules souches sont conçues pour se comporter comme des cellules cardiaques produisant un battement de cœur. DrugPrint est capable d’analyser ce battement et de détecter, de manière précise et fiable, de petits changements au niveau des signaux électriques émis par le cœur lorsque les cellules sont exposées à des substances médicamenteuses expérimentales. Ceci offre un aperçu unique des réactions du corps humain lors de la mise au point de médicaments tout en réduisant l’utilisation de tests sur les animaux. Par conséquent, cette nouvelle méthode suscite un intérêt croissant parmi les entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques.

Publié dans l’East Kent Gazette, octobre 2011

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